Chapitre 1. Paul, appele `a etre apotre de Jesus Christ par la volonte de Dieu, et le frere Sosthene, `a l'Eglise de Dieu qui est `a Corinthe, `a ceux qui ont ete sanctifies en Jesus Christ, appeles `a etre saints, et `a tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jesus Christ, leur Seigneur et le notre: que la grace et la paix vous soient donnees de la part de Dieu notre Pere et du Seigneur Jesus Christ! Je rends `a mon Dieu de continuelles actions de graces `a votre sujet, pour la grace de Dieu qui vous a ete accordee en Jesus Christ. Car en lui vous avez ete combles de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance, le temoignage de Christ ayant ete solidement etabli parmi vous, de sorte qu'il ne vous manque aucun don, dans l'attente ou vous etes de la manifestation de notre Seigneur Jesus Christ. Il vous affermira aussi jusqu'`a la fin, pour que vous soyez irreprochables au jour de notre Seigneur Jesus Christ. Dieu est fidele, lui qui vous a appeles `a la communion de son Fils, Jesus Christ notre Seigneur. Je vous exhorte, freres, par le nom de notre Seigneur Jesus Christ, `a tenir tous un meme langage, et `a ne point avoir de divisions parmi vous, mais `a etre parfaitement unis dans un meme esprit et dans un meme sentiment. Car, mes freres, j'ai appris `a votre sujet, par les gens de Chloe, qu'il y a des disputes au milieu de vous. Je veux dire que chacun de vous parle ainsi: Moi, je suis de Paul! et moi, d'Apollos! et moi, de Cephas! et moi, de Christ! Christ est-il divise? Paul a-t-il ete crucifie pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez ete baptises? Je rends graces `a Dieu de ce que je n'ai baptise aucun de vous, excepte Crispus et Gaius, afin que personne ne dise que vous avez ete baptises en mon nom. J'ai encore baptise la famille de Stephanas; du reste, je ne sache pas que j'aie baptise quelque autre personne. Ce n'est pas pour baptiser que Christ m'a envoye, c'est pour annoncer l'Evangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine. Car la predication de la croix est une folie pour ceux qui perissent; mais pour nous qui sommes sauves, elle est une puissance de Dieu. Aussi est-il ecrit: Je detruirai la sagesse des sages, Et j'aneantirai l'intelligence des intelligents. Ou est le sage? ou est le scribe? ou est le disputeur de ce siecle? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu `a Dieu de sauver les croyants par la folie de la predication. Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse: nous, nous prechons Christ crucifie; scandale pour les Juifs et folie pour les paiens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appeles, tant Juifs que Grecs. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. Considerez, freres, que parmi vous qui avez ete appeles il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on meprise, celles qui ne sont point, pour reduire `a neant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. Or, c'est par lui que vous etes en Jesus Christ, lequel, de par Dieu, a ete fait pour nous sagesse, justice et sanctification et redemption, afin, comme il est ecrit, Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.
Chapitre 2. Pour moi, freres, lorsque je suis alle chez vous, ce n'est pas avec une superiorite de langage ou de sagesse que je suis alle vous annoncer le temoignage de Dieu. Car je n'ai pas eu la pensee de savoir parmi vous autre chose que Jesus Christ, et Jesus Christ crucifie. Moi-meme j'etais aupres de vous dans un etat de faiblesse, de crainte, et de grand tremblement; et ma parole et ma predication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une demonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi fut fondee, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. Cependant, c'est une sagesse que nous prechons parmi les parfaits, sagesse qui n'est pas de ce siecle, ni des chefs de ce siecle, qui vont etre aneantis; nous prechons la sagesse de Dieu, mysterieuse et cachee, que Dieu, avant les siecles, avait destinee pour notre gloire, sagesse qu'aucun des chefs de ce siecle n'a connue, car, s'ils l'eussent connue, ils n'auraient pas crucifie le Seigneur de gloire. Mais, comme il est ecrit, ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montees au coeur de l'homme, des choses que Dieu a preparees pour ceux qui l'aiment. Dieu nous les a revelees par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, meme les profondeurs de Dieu. Lequel des hommes, en effet, connait les choses de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? De meme, personne ne connait les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu. Or nous, nous n'avons pas rec,u l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a donnees par sa grace. Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. Mais l'homme animal ne rec,oit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaitre, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-meme juge par personne. Car Qui a connu la pensee du Seigneur, Pour l'instruire? Or nous, nous avons la pensee de Christ.
Chapitre 3. Pour moi, freres, ce n'est pas comme `a des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme `a des hommes charnels, comme `a des enfants en Christ. Je vous ai donne du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas meme `a present, parce que vous etes encore charnels. En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'etes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme? Quand l'un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d'Apollos! n'etes-vous pas des hommes? Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l'a donne `a chacun. J'ai plante, Apollos a arrose, mais Dieu a fait croitre, en sorte que ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croitre. Celui qui plante et celui qui arrose sont egaux, et chacun recevra sa propre recompense selon son propre travail. Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous etes le champ de Dieu, l'edifice de Dieu. Selon la grace de Dieu qui m'a ete donnee, j'ai pose le fondement comme un sage architecte, et un autre batit dessus. Mais que chacun prenne garde `a la maniere dont il batit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a ete pose, savoir Jesus Christ. Or, si quelqu'un batit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres precieuses, du bois, du foin, du chaume, l'oeuvre de chacun sera manifestee; car le jour la fera connaitre, parce qu'elle se revelera dans le feu, et le feu eprouvera ce qu'est l'oeuvre de chacun. Si l'oeuvre batie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une recompense. Si l'oeuvre de quelqu'un est consumee, il perdra sa recompense; pour lui, il sera sauve, mais comme au travers du feu. Ne savez-vous pas que vous etes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un detruit le temple de Dieu, Dieu le detruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous etes. Que nul ne s'abuse lui-meme: si quelqu'un parmi vous pense etre sage selon ce siecle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il ecrit: Il prend les sages dans leur ruse. Et encore: Le Seigneur connait les pensees des sages, Il sait qu'elles sont vaines. Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes; car tout est `a vous, soit Paul, soit Apollos, soit Cephas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses presentes, soit les choses `a venir. Tout est `a vous; et vous etes `a Christ, et Christ est `a Dieu.
Chapitre 4. Ainsi, qu'on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mysteres de Dieu. Du reste, ce qu'on demande des dispensateurs, c'est que chacun soit trouve fidele. Pour moi, il m'importe fort peu d'etre juge par vous, ou par un tribunal humain. Je ne me juge pas non plus moi-meme, car je ne me sens coupable de rien; mais ce n'est pas pour cela que je suis justifie. Celui qui me juge, c'est le Seigneur. C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu'`a ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumiere ce qui est cache dans les tenebres, et qui manifestera les desseins des coeurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due. C'est `a cause de vous, freres, que j'ai fait de ces choses une application `a ma personne et `a celle d'Apollos, afin que vous appreniez en nos personnes `a ne pas aller au del`a de ce qui est ecrit, et que nul de vous ne conc,oive de l'orgueil en faveur de l'un contre l'autre. Car qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies rec,u? Et si tu l'as rec,u, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas rec,u? Dej`a vous etes rassasies, dej`a vous etes riches, sans nous vous avez commence `a regner. Et puissiez-vous regner en effet, afin que nous aussi nous regnions avec vous! Car Dieu, ce me semble, a fait de nous, apotres, les derniers des hommes, des condamnes `a mort en quelque sorte, puisque nous avons ete en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous `a cause de Christ; mais vous, vous etes sages en Christ; nous sommes faibles, mais vous etes forts. Vous etes honores, et nous sommes meprises! Jusqu'`a cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudite; nous sommes maltraites, errants c,`a et l`a; nous nous fatiguons `a travailler de nos propres mains; injuries, nous benissons; persecutes, nous supportons; calomnies, nous parlons avec bonte; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu'`a maintenant. Ce n'est pas pour vous faire honte que j'ecris ces choses; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimes. Car, quand vous auriez dix mille maitres en Christ, vous n'avez cependant pas plusieurs peres, puisque c'est moi qui vous ai engendres en Jesus Christ par l'Evangile. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs. Pour cela je vous ai envoye Timothee, qui est mon enfant bien-aime et fidele dans le Seigneur; il vous rappellera quelles sont mes voies en Christ, quelle est la maniere dont j'enseigne partout dans toutes les Eglises. Quelques-uns se sont enfles d'orgueil, comme si je ne devais pas aller chez vous. Mais j'irai bientot chez vous, si c'est la volonte du Seigneur, et je connaitrai, non les paroles, mais la puissance de ceux qui se sont enfles. Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance. Que voulez-vous? Que j'aille chez vous avec une verge, ou avec amour et dans un esprit de douceur?
Chapitre 5. On entend dire generalement qu'il y a parmi vous de l'impudicite, et une impudicite telle qu'elle ne se rencontre pas meme chez les paiens; c'est au point que l'un de vous a la femme de son pere. Et vous etes enfles d'orgueil! Et vous n'avez pas ete plutot dans l'affliction, afin que celui qui a commis cet acte fut ote du milieu de vous! Pour moi, absent de corps, mais present d'esprit, j'ai dej`a juge, comme si j'etais present, celui qui a commis un tel acte. Au nom du Seigneur Jesus, vous et mon esprit etant assembles avec la puissance de notre Seigneur Jesus, qu'un tel homme soit livre `a Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauve au jour du Seigneur Jesus. C'est bien `a tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pate? Faites disparaitre le vieux levain, afin que vous soyez une pate nouvelle, puisque vous etes sans levain, car Christ, notre Paque, a ete immole. Celebrons donc la fete, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de mechancete, mais avec les pains sans levain de la purete et de la verite. Je vous ai ecrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, - non pas d'une maniere absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolatres; autrement, il vous faudrait sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai ecrit, c'est de ne pas avoir des relations avec quelqu'un qui, se nommant frere, est impudique, ou cupide, ou idolatre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas meme manger avec un tel homme. Qu'ai-je, en effet, `a juger ceux du dehors? N'est-ce pas ceux du dedans que vous avez `a juger? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Otez le mechant du milieu de vous.
Chapitre 6. Quelqu'un de vous, lorsqu'il a un differend avec un autre, ose-t-il plaider devant les injustes, et non devant les saints? Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? Et si c'est par vous que le monde est juge, etes-vous indignes de rendre les moindres jugements? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges? Et nous ne jugerions pas, `a plus forte raison, les choses de cette vie? Quand donc vous avez des differends pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l'Eglise ne fait aucun cas que vous prenez pour juges! Je le dis `a votre honte. Ainsi il n'y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses freres. Mais un frere plaide contre un frere, et cela devant des infideles! C'est dej`a certes un defaut chez vous que d'avoir des proces les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutot quelque injustice? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutot depouiller? Mais c'est vous qui commettez l'injustice et qui depouillez, et c'est envers des freres que vous agissez de la sorte! Ne savez-vous pas que les injustes n'heriteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolatres, ni les adulteres, ni les effemines, ni les infames, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'heriteront le royaume de Dieu. Et c'est l`a ce que vous etiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez ete laves, mais vous avez ete sanctifies, mais vous avez ete justifies au nom du Seigneur Jesus Christ, et par l'Esprit de notre Dieu. Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile; tout m'est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments; et Dieu detruira l'un comme les autres. Mais le corps n'est pas pour l'impudicite. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscite le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d'une prostituee? Loin de l`a! Ne savez-vous pas que celui qui s'attache `a la prostituee est un seul corps avec elle? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. Fuyez l'impudicite. Quelque autre peche qu'un homme commette, ce peche est hors du corps; mais celui qui se livre `a l'impudicite peche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, que vous avez rec,u de Dieu, et que vous ne vous appartenez point `a vous-memes? Car vous avez ete rachetes `a un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent `a Dieu.
Chapitre 7. Pour ce qui concerne les choses dont vous m'avez ecrit, je pense qu'il est bon pour l'homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour eviter l'impudicite, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende `a sa femme ce qu'il lui doit, et que la femme agisse de meme envers son mari. La femme n'a pas autorite sur son propre corps, mais c'est le mari; et pareillement, le mari n'a pas autorite sur son propre corps, mais c'est la femme. Ne vous privez point l'un de l'autre, si ce n'est d'un commun accord pour un temps, afin de vaquer `a la priere; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je dis cela par condescendance, je n'en fais pas un ordre. Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l'un d'une maniere, l'autre d'une autre. A ceux qui ne sont pas maries et aux veuves, je dis qu'il leur est bon de rester comme moi. Mais s'ils manquent de continence, qu'ils se marient; car il vaut mieux se marier que de bruler. A ceux qui sont maries, j'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se separe point de son mari (si elle est separee, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se reconcilie avec son mari), et que le mari ne repudie point sa femme. Aux autres, ce n'est pas le Seigneur, c'est moi qui dis: Si un frere a une femme non-croyante, et qu'elle consente `a habiter avec lui, qu'il ne la repudie point; et si une femme a un mari non-croyant, et qu'il consente `a habiter avec elle, qu'elle ne repudie point son mari. Car le mari non-croyant est sanctifie par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiee par le frere; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints. Si le non-croyant se separe, qu'il se separe; le frere ou la soeur ne sont pas lies dans ces cas-l`a. Dieu nous a appeles `a vivre en paix. Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme? Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l'appel qu'il a rec,u de Dieu. C'est ainsi que je l'ordonne dans toutes les Eglises. Quelqu'un a-t-il ete appele etant circoncis, qu'il demeure circoncis; quelqu'un a-t-il ete appele etant incirconcis, qu'il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n'est rien, et l'incirconcision n'est rien, mais l'observation des commandements de Dieu est tout. Que chacun demeure dans l'etat ou il etait lorsqu'il a ete appele. As-tu ete appele etant esclave, ne t'en inquiete pas; mais si tu peux devenir libre, profites-en plutot. Car l'esclave qui a ete appele dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur; de meme, l'homme libre qui a ete appele est un esclave de Christ. Vous avez ete rachetes `a un grand prix; ne devenez pas esclaves des hommes. Que chacun, freres, demeure devant Dieu dans l'etat ou il etait lorsqu'il a ete appele. Pour ce qui est des vierges, je n'ai point d'ordre du Seigneur; mais je donne un avis, comme ayant rec,u du Seigneur misericorde pour etre fidele. Voici donc ce que j'estime bon, `a cause des temps difficiles qui s'approchent: il est bon `a un homme d'etre ainsi. Es-tu lie `a une femme, ne cherche pas `a rompre ce lien; n'es-tu pas lie `a une femme, ne cherche pas une femme. Si tu t'es marie, tu n'as point peche; et si la vierge s'est mariee, elle n'a point peche; mais ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les epargner. Voici ce que je dis, freres, c'est que le temps est court; que desormais ceux qui ont des femmes soient comme n'en ayant pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se rejouissent comme ne se rejouissant pas, ceux qui achetent comme ne possedant pas, et ceux qui usent du monde comme n'en usant pas, car la figure de ce monde passe. Or, je voudrais que vous fussiez sans inquietude. Celui qui n'est pas marie s'inquiete des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur; et celui qui est marie s'inquiete des choses du monde, des moyens de plaire `a sa femme. Il y a de meme une difference entre la femme et la vierge: celle qui n'est pas mariee s'inquiete des choses du Seigneur, afin d'etre sainte de corps et d'esprit; et celle qui est mariee s'inquiete des choses du monde, des moyens de plaire `a son mari. Je dis cela dans votre interet; ce n'est pas pour vous prendre au piege, c'est pour vous porter `a ce qui est bienseant et propre `a vous attacher au Seigneur sans distraction. Si quelqu'un regarde comme deshonorant pour sa fille de depasser l'age nubile, et comme necessaire de la marier, qu'il fasse ce qu'il veut, il ne peche point; qu'on se marie. Mais celui qui a pris une ferme resolution, sans contrainte et avec l'exercice de sa propre volonte, et qui a decide en son coeur de garder sa fille vierge, celui-l`a fait bien. Ainsi, celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux. Une femme est liee aussi longtemps que son mari est vivant; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier `a qui elle veut; seulement, que ce soit dans le Seigneur. Elle est plus heureuse, neanmoins, si elle demeure comme elle est, suivant mon avis. Et moi aussi, je crois avoir l'Esprit de Dieu.
Chapitre 8. Pour ce qui concerne les viandes sacrifiees aux idoles, nous savons que nous avons tous la connaissance. -La connaissance enfle, mais la charite edifie. Si quelqu'un croit savoir quelque chose, il n'a pas encore connu comme il faut connaitre. Mais si quelqu'un aime Dieu, celui-l`a est connu de lui. - Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiees aux idoles, nous savons qu'il n'y a point d'idole dans le monde, et qu'il n'y a qu'un seul Dieu. Car, s'il est des etres qui sont appeles dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe reellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, neanmoins pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Pere, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jesus Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. Mais cette connaissance n'est pas chez tous. Quelques-uns, d'apres la maniere dont ils envisagent encore l'idole, mangent de ces viandes comme etant sacrifiees aux idoles, et leur conscience, qui est faible, en est souillee. Ce n'est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu: si nous en mangeons, nous n'avons rien de plus; si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de moins. Prenez garde, toutefois, que votre liberte ne devienne une pierre d'achoppement pour les faibles. Car, si quelqu'un te voit, toi qui as de la connaissance, assis `a table dans un temple d'idoles, sa conscience, `a lui qui est faible, ne le portera-t-elle pas `a manger des viandes sacrifiees aux idoles? Et ainsi le faible perira par ta connaissance, le frere pour lequel Christ est mort! En pechant de la sorte contre les freres, et en blessant leur conscience faible, vous pechez contre Christ. C'est pourquoi, si un aliment scandalise mon frere, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frere.
Chapitre 9. Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apotre? N'ai-je pas vu Jesus notre Seigneur? N'etes-vous pas mon oeuvre dans le Seigneur? Si pour d'autres je ne suis pas apotre, je le suis au moins pour vous; car vous etes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. C'est l`a ma defense contre ceux qui m'accusent. N'avons-nous pas le droit de manger et de boire? N'avons-nous pas le droit de mener avec nous une soeur qui soit notre femme, comme font les autres apotres, et les freres du Seigneur, et Cephas? Ou bien, est-ce que moi seul et Barnabas nous n'avons pas le droit de ne point travailler? Qui jamais fait le service militaire `a ses propres frais? Qui est-ce qui plante une vigne, et n'en mange pas le fruit? Qui est-ce qui fait paitre un troupeau, et ne se nourrit pas du lait du troupeau? Ces choses que je dis, n'existent-elles que dans les usages des hommes? la loi ne les dit-elle pas aussi? Car il est ecrit dans la loi de Moise: Tu n'emmuselleras point le boeuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des boeufs, ou parle-t-il uniquement `a cause de nous? Oui, c'est `a cause de nous qu'il a ete ecrit que celui qui laboure doit labourer avec esperance, et celui qui foule le grain fouler avec l'esperance d'y avoir part. Si nous avons seme parmi vous les biens spirituels, est-ce une grosse affaire si nous moissonnons vos biens temporels. Si d'autres jouissent de ce droit sur vous, n'est-ce pas plutot `a nous d'en jouir? Mais nous n'avons point use de ce droit; au contraire, nous souffrons tout, afin de ne pas creer d'obstacle `a l'Evangile de Christ. Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrees sont nourris par le temple, que ceux qui servent `a l'autel ont part `a l'autel? De meme aussi, le Seigneur a ordonne `a ceux qui annoncent l'Evangile de vivre de l'Evangile. Pour moi, je n'ai use d'aucun de ces droits, et ce n'est pas afin de les reclamer en ma faveur que j'ecris ainsi; car j'aimerais mieux mourir que de me laisser enlever ce sujet de gloire. Si j'annonce l'Evangile, ce n'est pas pour moi un sujet de gloire, car la necessite m'en est imposee, et malheur `a moi si je n'annonce pas l'Evangile! Si je le fais de bon coeur, j'en ai la recompense; mais si je le fais malgre moi, c'est une charge qui m'est confiee. Quelle est donc ma recompense? C'est d'offrir gratuitement l'Evangile que j'annonce, sans user de mon droit de predicateur de l'Evangile. Car, bien que je sois libre `a l'egard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre. Avec les Juifs, j'ai ete comme Juif, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi (quoique je ne sois pas moi-meme sous la loi), afin de gagner ceux qui sont sous la loi; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi (quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, etant sous la loi de Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi. J'ai ete faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout `a tous, afin d'en sauver de toute maniere quelques-uns. Je fais tout `a cause de l'Evangile, afin d'y avoir part. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix? Courez de maniere `a le remporter. Tous ceux qui combattent s'imposent toute espece d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, non pas comme `a l'aventure; je frappe, non pas comme battant l'air. Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'etre moi-meme rejete, apres avoir preche aux autres.
Chapitre 10. Freres, je ne veux pas que vous ignoriez que nos peres ont tous ete sous la nuee, qu'ils ont tous passe au travers de la mer, qu'ils ont tous ete baptises en Moise dans la nuee et dans la mer, qu'ils ont tous mange le meme aliment spirituel, et qu'ils ont tous bu le meme breuvage spirituel, car ils buvaient `a un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher etait Christ. Mais la plupart d'entre eux ne furent point agreables `a Dieu, puisqu'ils perirent dans le desert. Or, ces choses sont arrivees pour nous servir d'exemples, afin que nous n'ayons pas de mauvais desirs, comme ils en ont eu. Ne devenez point idolatres, comme quelques-uns d'eux, selon qu'il est ecrit: Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se leverent pour se divertir. Ne nous livrons point `a l'impudicite, comme quelques-uns d'eux s'y livrerent, de sorte qu'il en tomba vingt-trois mille en un seul jour. Ne tentons point le Seigneur, comme le tenterent quelques-uns d'eux, qui perirent par les serpents. Ne murmurez point, comme murmurerent quelques-uns d'eux, qui perirent par l'exterminateur. Ces choses leur sont arrivees pour servir d'exemples, et elles ont ete ecrites pour notre instruction, `a nous qui sommes parvenus `a la fin des siecles. Ainsi donc, que celui qui croit etre debout prenne garde de tomber! Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait ete humaine, et Dieu, qui est fidele, ne permettra pas que vous soyez tentes au del`a de vos forces; mais avec la tentation il preparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter. C'est pourquoi, mes bien-aimes, fuyez l'idolatrie. Je parle comme `a des hommes intelligents; jugez vous-memes de ce que je dis. La coupe de benediction que nous benissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ? Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps; car nous participons tous `a un meme pain. Voyez les Israelites selon la chair: ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l'autel? Que dis-je donc? Que la viande sacrifiee aux idoles est quelque chose, ou qu'une idole est quelque chose? Nullement. Je dis que ce qu'on sacrifie, on le sacrifie `a des demons, et non `a Dieu; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les demons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des demons; vous ne pouvez participer `a la table du Seigneur, et `a la table des demons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur? Sommes-nous plus forts que lui? Tout est permis, mais tout n'est pas utile; tout est permis, mais tout n'edifie pas. Que personne ne cherche son propre interet, mais que chacun cherche celui d'autrui. Mangez de tout ce qui se vend au marche, sans vous enquerir de rien par motif de conscience; car la terre est au Seigneur, et tout ce qu'elle renferme. Si un non-croyant vous invite et que vous vouliez aller, mangez de tout ce qu'on vous presentera, sans vous enquerir de rien par motif de conscience. Mais si quelqu'un vous dit: Ceci a ete offert en sacrifice! n'en mangez pas, `a cause de celui qui a donne l'avertissement, et `a cause de la conscience. Je parle ici, non de votre conscience, mais de celle de l'autre. Pourquoi, en effet, ma liberte serait-elle jugee par une conscience etrangere? Si je mange avec actions de graces, pourquoi serais-je blame au sujet d'une chose dont je rends graces? Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni `a l'Eglise de Dieu, de la meme maniere que moi aussi je m'efforce en toutes choses de complaire `a tous, cherchant, non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauves.
Chapitre 11. Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-meme de Christ. Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi `a tous egards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai donnees. Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l'homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. Tout homme qui prie ou qui prophetise, la tete couverte, deshonore son chef. Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophetise, la tete non voilee, deshonore son chef: c'est comme si elle etait rasee. Car si une femme n'est pas voilee, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupes ou d'etre rasee, qu'elle se voile. L'homme ne doit pas se couvrir la tete, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme. En effet, l'homme n'a pas ete tire de la femme, mais la femme a ete tiree de l'homme; et l'homme n'a pas ete cree `a cause de la femme, mais la femme a ete creee `a cause de l'homme. C'est pourquoi la femme, `a cause des anges, doit avoir sur la tete une marque de l'autorite dont elle depend. Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme. Car, de meme que la femme a ete tiree de l'homme, de meme l'homme existe par la femme, et tout vient de Dieu. Jugez-en vous-memes: est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans etre voilee? La nature elle-meme ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux, mais que c'est une gloire pour la femme d'en porter, parce que la chevelure lui a ete donnee comme voile? Si quelqu'un se plait `a contester, nous n'avons pas cette habitude, non plus que les Eglises de Dieu. En donnant cet avertissement, ce que je ne loue point, c'est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires. Et d'abord, j'apprends que, lorsque vous vous reunissez en assemblee, il y a parmi vous des divisions, -et je le crois en partie, car il faut qu'il y ait aussi des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuves soient reconnus comme tels au milieu de vous. - Lors donc que vous vous reunissez, ce n'est pas pour manger le repas du Seigneur; car, quand on se met `a table, chacun commence par prendre son propre repas, et l'un a faim, tandis que l'autre est ivre. N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire? Ou meprisez-vous l'Eglise de Dieu, et faites-vous honte `a ceux qui n'ont rien? Que vous dirai-je? Vous louerai-je? En cela je ne vous loue point. Car j'ai rec,u du Seigneur ce que je vous ai enseigne; c'est que le Seigneur Jesus, dans la nuit ou il fut livre, prit du pain, et, apres avoir rendu graces, le rompit, et dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en memoire de moi. De meme, apres avoir soupe, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en memoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'`a ce qu'il vienne. C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'eprouve soi-meme, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-meme. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont morts. Si nous nous jugions nous-memes, nous ne serions pas juges. Mais quand nous sommes juges, nous sommes chaties par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnes avec le monde. Ainsi, mes freres, lorsque vous vous reunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous reunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. Je reglerai les autres choses quand je serai arrive.
Chapitre 12. Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, freres, que vous soyez dans l'ignorance. Vous savez que, lorsque vous etiez paiens, vous vous laissiez entrainer vers les idoles muettes, selon que vous etiez conduits. C'est pourquoi je vous declare que nul, s'il parle par l'Esprit de Dieu, ne dit: Jesus est anatheme! et que nul ne peut dire: Jesus est le Seigneur! si ce n'est par le Saint Esprit. Il y a diversite de dons, mais le meme Esprit; diversite de ministeres, mais le meme Seigneur; diversite d'operations, mais le meme Dieu qui opere tout en tous. Or, `a chacun la manifestation de l'Esprit est donnee pour l'utilite commune. En effet, `a l'un est donnee par l'Esprit une parole de sagesse; `a un autre, une parole de connaissance, selon le meme Esprit; `a un autre, la foi, par le meme Esprit; `a un autre, le don des guerisons, par le meme Esprit; `a un autre, le don d'operer des miracles; `a un autre, la prophetie; `a un autre, le discernement des esprits; `a un autre, la diversite des langues; `a un autre, l'interpretation des langues. Un seul et meme Esprit opere toutes ces choses, les distribuant `a chacun en particulier comme il veut. Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgre leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, ete baptises dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous ete abreuves d'un seul Esprit. Ainsi le corps n'est pas un seul membre, mais il est forme de plusieurs membres. Si le pied disait: Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps-ne serait-il pas du corps pour cela? Et si l'oreille disait: Parce que je ne suis pas un oeil, je ne suis pas du corps, -ne serait-elle pas du corps pour cela? Si tout le corps etait oeil, ou serait l'ouie? S'il etait tout ouie, ou serait l'odorat? Maintenant Dieu a place chacun des membres dans le corps comme il a voulu. Si tous etaient un seul membre, ou serait le corps? Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps. L'oeil ne peut pas dire `a la main: Je n'ai pas besoin de toi; ni la tete dire aux pieds: Je n'ai pas besoin de vous. Mais bien plutot, les membres du corps qui paraissent etre les plus faibles sont necessaires; et ceux que nous estimons etre les moins honorables du corps, nous les entourons d'un plus grand honneur. Ainsi nos membres les moins honnetes rec,oivent le plus d'honneur, tandis que ceux qui sont honnetes n'en ont pas besoin. Dieu a dispose le corps de maniere `a donner plus d'honneur `a ce qui en manquait, afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient egalement soin les uns des autres. Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honore, tous les membres se rejouissent avec lui. Vous etes le corps de Christ, et vous etes ses membres, chacun pour sa part. Et Dieu a etabli dans l'Eglise premierement des apotres, secondement des prophetes, troisiemement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guerir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. Tous sont-ils apotres? Tous sont-ils prophetes? Tous sont-ils docteurs? Tous ont-ils le don des miracles? Tous ont-ils le don des guerisons? Tous parlent-ils en langues? Tous interpretent-ils? Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une voie par excellence.
Chapitre 13. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charite, je suis un airain qui resonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophetie, la science de tous les mysteres et toute la connaissance, quand j'aurais meme toute la foi jusqu'`a transporter des montagnes, si je n'ai pas la charite, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais meme mon corps pour etre brule, si je n'ai pas la charite, cela ne me sert de rien. La charite est patiente, elle est pleine de bonte; la charite n'est point envieuse; la charite ne se vante point, elle ne s'enfle point d'orgueil, elle ne fait rien de malhonnete, elle ne cherche point son interet, elle ne s'irrite point, elle ne soupc,onne point le mal, elle ne se rejouit point de l'injustice, mais elle se rejouit de la verite; elle excuse tout, elle croit tout, elle espere tout, elle supporte tout. La charite ne perit jamais. Les propheties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaitra. Car nous connaissons en partie, et nous prophetisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaitra. Lorsque j'etais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaitre ce qui etait de l'enfant. Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une maniere obscure, mais alors nous verrons face `a face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaitrai comme j'ai ete connu. Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l'esperance, la charite; mais la plus grande de ces choses, c'est la charite.
Chapitre 14. Recherchez la charite. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout `a celui de prophetie. En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais `a Dieu, car personne ne le comprend, et c'est en esprit qu'il dit des mysteres. Celui qui prophetise, au contraire, parle aux hommes, les edifie, les exhorte, les console. Celui qui parle en langue s'edifie lui-meme; celui qui prophetise edifie l'Eglise. Je desire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophetisiez. Celui qui prophetise est plus grand que celui qui parle en langues, `a moins que ce dernier n'interprete, pour que l'Eglise en rec,oive de l'edification. Et maintenant, freres, de quelle utilite vous serais-je, si je venais `a vous parlant en langues, et si je ne vous parlais pas par revelation, ou par connaissance, ou par prophetie, ou par doctrine? Si les objets inanimes qui rendent un son, comme une flute ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaitra-t-on ce qui est joue sur la flute ou sur la harpe? Et si la trompette rend un son confus, qui se preparera au combat? De meme vous, si par la langue vous ne donnez pas une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites? Car vous parlerez en l'air. Quelque nombreuses que puissent etre dans le monde les diverses langues, il n'en est aucune qui ne soit une langue intelligible; si donc je ne connais pas le sens de la langue, je serai un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera un barbare pour moi. De meme vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l'edification de l'Eglise que vous cherchiez `a en posseder abondamment. C'est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour avoir le don d'interpreter. Car si je prie en langue, mon esprit est en priere, mais mon intelligence demeure sterile. Que faire donc? Je prierai par l'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence; je chanterai par l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence. Autrement, si tu rends graces par l'esprit, comment celui qui est dans les rangs de l'homme du peuple repondra-t-il Amen! `a ton action de graces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis? Tu rends, il est vrai, d'excellentes actions de graces, mais l'autre n'est pas edifie. Je rends graces `a Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous; mais, dans l'Eglise, j'aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d'instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue. Freres, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement; mais pour la malice, soyez enfants, et, `a l'egard du jugement, soyez des hommes faits. Il est ecrit dans la loi: C'est par des hommes d'une autre langue Et par des levres d'etrangers Que je parlerai `a ce peuple, Et ils ne m'ecouteront pas meme ainsi, dit le Seigneur. Par consequent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants; la prophetie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants. Si donc, dans une assemblee de l'Eglise entiere, tous parlent en langues, et qu'il survienne des hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous etes fous? Mais si tous prophetisent, et qu'il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est juge par tous, les secrets de son coeur sont devoiles, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est reellement au milieu de vous. Que faire donc, freres? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une revelation, une langue, une interpretation, que tout se fasse pour l'edification. En est-il qui parlent en langue, que deux ou trois au plus parlent, chacun `a son tour, et que quelqu'un interprete; s'il n'y a point d'interprete, qu'on se taise dans l'Eglise, et qu'on parle `a soi-meme et `a Dieu. Pour ce qui est des prophetes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent; et si un autre qui est assis a une revelation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophetiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortes. Les esprits des prophetes sont soumis aux prophetes; car Dieu n'est pas un Dieu de desordre, mais de paix. Comme dans toutes les Eglises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblees, car il ne leur est pas permis d'y parler; mais qu'elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. Si elles veulent s'instruire sur quelque chose, qu'elles interrogent leurs maris `a la maison; car il est malseant `a une femme de parler dans l'Eglise. Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie? ou est-ce `a vous seuls qu'elle est parvenue? Si quelqu'un croit etre prophete ou inspire, qu'il reconnaisse que ce que je vous ecris est un commandement du Seigneur. Et si quelqu'un l'ignore, qu'il l'ignore. Ainsi donc, freres, aspirez au don de prophetie, et n'empechez pas de parler en langues. Mais que tout se fasse avec bienseance et avec ordre.
Chapitre 15. Je vous rappelle, freres, l'Evangile que je vous ai annonce, que vous avez rec,u, dans lequel vous avez persevere, et par lequel vous etes sauves, si vous le retenez tel que je vous l'ai annonce; autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai enseigne avant tout, comme je l'avais aussi rec,u, que Christ est mort pour nos peches, selon les Ecritures; qu'il a ete enseveli, et qu'il est ressuscite le troisieme jour, selon les Ecritures; et qu'il est apparu `a Cephas, puis aux douze. Ensuite, il est apparu `a plus de cinq cents freres `a la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu `a Jacques, puis `a tous les apotres. Apres eux tous, il m'est aussi apparu `a moi, comme `a l'avorton; car je suis le moindre des apotres, je ne suis pas digne d'etre appele apotre, parce que j'ai persecute l'Eglise de Dieu. Par la grace de Dieu je suis ce que je suis, et sa grace envers moi n'a pas ete vaine; loin de l`a, j'ai travaille plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grace de Dieu qui est avec moi. Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voil`a ce que nous prechons, et c'est ce que vous avez cru. Or, si l'on preche que Christ est ressuscite des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a point de resurrection des morts? S'il n'y a point de resurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscite. Et si Christ n'est pas ressuscite, notre predication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine. Il se trouve meme que nous sommes de faux temoins `a l'egard de Dieu, puisque nous avons temoigne contre Dieu qu'il a ressuscite Christ, tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscite, si les morts ne ressuscitent point. Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est pas ressuscite. Et si Christ n'est pas ressuscite, votre foi est vaine, vous etes encore dans vos peches, et par consequent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c'est dans cette vie seulement que nous esperons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. Mais maintenant, Christ est ressuscite des morts, il est les premices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la resurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de meme aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme premices, puis ceux qui appartiennent `a Christ, lors de son avenement. Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume `a celui qui est Dieu et Pere, apres avoir detruit toute domination, toute autorite et toute puissance. Car il faut qu'il regne jusqu'`a ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera detruit, c'est la mort. Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dit que tout lui a ete soumis, il est evident que celui qui lui a soumis toutes choses est excepte. Et lorsque toutes choses lui auront ete soumises, alors le Fils lui-meme sera soumis `a celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux? Et nous, pourquoi sommes-nous `a toute heure en peril? Chaque jour je suis expose `a la mort, je l'atteste, freres, par la gloire dont vous etes pour moi le sujet, en Jesus Christ notre Seigneur. Si c'est dans des vues humaines que j'ai combattu contre les betes `a Ephese, quel avantage m'en revient-il? Si les morts ne ressuscitent pas, Mangeons et buvons, car demain nous mourrons. Ne vous y trompez pas: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs. Revenez `a vous-memes, comme il est convenable, et ne pechez point; car quelques-uns ne connaissent pas Dieu, je le dis `a votre honte. Mais quelqu'un dira: Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils? Insense! ce que tu semes ne reprend point vie, s'il ne meurt. Et ce que tu semes, ce n'est pas le corps qui naitra; c'est un simple grain, de ble peut-etre, ou de quelque autre semence; puis Dieu lui donne un corps comme il lui plait, et `a chaque semence il donne un corps qui lui est propre. Toute chair n'est pas la meme chair; mais autre est la chair des hommes, autre celle des quadrupedes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a aussi des corps celestes et des corps terrestres; mais autre est l'eclat des corps celestes, autre celui des corps terrestres. Autre est l'eclat du soleil, autre l'eclat de la lune, et autre l'eclat des etoiles; meme une etoile differe en eclat d'une autre etoile. Ainsi en est-il de la resurrection des morts. Le corps est seme corruptible; il ressuscite incorruptible; il est seme meprisable, il ressuscite glorieux; il est seme infirme, il ressuscite plein de force; il est seme corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. C'est pourquoi il est ecrit: Le premier homme, Adam, devint une ame vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est animal; ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme, tire de la terre, est terrestre; le second homme est du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres; et tel est le celeste, tels sont aussi les celestes. Et de meme que nous avons porte l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du celeste. Ce que je dis, freres, c'est que la chair et le sang ne peuvent heriter le royaume de Dieu, et que la corruption n'herite pas l'incorruptibilite. Voici, je vous dis un mystere: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changes, en un instant, en un clin d'oeil, `a la derniere trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changes. Car il faut que ce corps corruptible revete l'incorruptibilite, et que ce corps mortel revete l'immortalite. Lorsque ce corps corruptible aura revetu l'incorruptibilite, et que ce corps mortel aura revetu l'immortalite, alors s'accomplira la parole qui est ecrite: La mort a ete engloutie dans la victoire. O mort, ou est ta victoire? O mort, ou est ton aiguillon? L'aiguillon de la mort, c'est le peche; et la puissance du peche, c'est la loi. Mais graces soient rendues `a Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jesus Christ! Ainsi, mes freres bien-aimes, soyez fermes, inebranlables, travaillant de mieux en mieux `a l'oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur.
Chapitre 16. Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l'ai ordonne aux Eglises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette `a part chez lui ce qu'il pourra, selon sa prosperite, afin qu'on n'attende pas mon arrivee pour recueillir les dons. Et quand je serai venu, j'enverrai avec des lettres, pour porter vos liberalites `a Jerusalem, les personnes que vous aurez approuvees. Si la chose merite que j'y aille moi-meme, elles feront le voyage avec moi. J'irai chez vous quand j'aurai traverse la Macedoine, car je traverserai la Macedoine. Peut-etre sejournerai-je aupres de vous, ou meme y passerai-je l'hiver, afin que vous m'accompagniez l`a ou je me rendrai. Je ne veux pas cette fois vous voir en passant, mais j'espere demeurer quelque temps aupres de vous, si le Seigneur le permet. Je resterai neanmoins `a Ephese jusqu'`a la Pentecote; car une porte grande et d'un acces efficace m'est ouverte, et les adversaires sont nombreux. Si Timothee arrive, faites en sorte qu'il soit sans crainte parmi vous, car il travaille comme moi `a l'oeuvre du Seigneur. Que personne donc ne le meprise. Accompagnez-le en paix, afin qu'il vienne vers moi, car je l'attends avec les freres. Pour ce qui est du frere Apollos, je l'ai beaucoup exhorte `a se rendre chez vous avec les freres, mais ce n'etait decidement pas sa volonte de le faire maintenant; il partira quand il en aura l'occasion. Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous. Que tout ce que vous faites se fasse avec charite! Encore une recommandation que je vous adresse, freres. Vous savez que la famille de Stephanas est les premices de l'Achaie, et qu'elle s'est devouee au service des saints. Ayez vous aussi de la deference pour de tels hommes, et pour tous ceux qui travaillent `a la meme oeuvre. Je me rejouis de la presence de Stephanas, de Fortunatus et d'Achaicus; ils ont supplee `a votre absence, car ils ont tranquillise mon esprit et le votre. Sachez donc apprecier de tels hommes. Les Eglises d'Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l'Eglise qui est dans leur maison, vous saluent beaucoup dans le Seigneur. Tous les freres vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit anatheme! Maranatha. Que la grace du Seigneur Jesus soit avec vous! Mon amour est avec vous tous en Jesus Christ.
Chapitre 2. Pour moi, freres, lorsque je suis alle chez vous, ce n'est pas avec une superiorite de langage ou de sagesse que je suis alle vous annoncer le temoignage de Dieu. Car je n'ai pas eu la pensee de savoir parmi vous autre chose que Jesus Christ, et Jesus Christ crucifie. Moi-meme j'etais aupres de vous dans un etat de faiblesse, de crainte, et de grand tremblement; et ma parole et ma predication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une demonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi fut fondee, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. Cependant, c'est une sagesse que nous prechons parmi les parfaits, sagesse qui n'est pas de ce siecle, ni des chefs de ce siecle, qui vont etre aneantis; nous prechons la sagesse de Dieu, mysterieuse et cachee, que Dieu, avant les siecles, avait destinee pour notre gloire, sagesse qu'aucun des chefs de ce siecle n'a connue, car, s'ils l'eussent connue, ils n'auraient pas crucifie le Seigneur de gloire. Mais, comme il est ecrit, ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montees au coeur de l'homme, des choses que Dieu a preparees pour ceux qui l'aiment. Dieu nous les a revelees par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, meme les profondeurs de Dieu. Lequel des hommes, en effet, connait les choses de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? De meme, personne ne connait les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu. Or nous, nous n'avons pas rec,u l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a donnees par sa grace. Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. Mais l'homme animal ne rec,oit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaitre, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-meme juge par personne. Car Qui a connu la pensee du Seigneur, Pour l'instruire? Or nous, nous avons la pensee de Christ.
Chapitre 3. Pour moi, freres, ce n'est pas comme `a des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme `a des hommes charnels, comme `a des enfants en Christ. Je vous ai donne du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas meme `a present, parce que vous etes encore charnels. En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'etes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme? Quand l'un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d'Apollos! n'etes-vous pas des hommes? Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l'a donne `a chacun. J'ai plante, Apollos a arrose, mais Dieu a fait croitre, en sorte que ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croitre. Celui qui plante et celui qui arrose sont egaux, et chacun recevra sa propre recompense selon son propre travail. Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous etes le champ de Dieu, l'edifice de Dieu. Selon la grace de Dieu qui m'a ete donnee, j'ai pose le fondement comme un sage architecte, et un autre batit dessus. Mais que chacun prenne garde `a la maniere dont il batit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a ete pose, savoir Jesus Christ. Or, si quelqu'un batit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres precieuses, du bois, du foin, du chaume, l'oeuvre de chacun sera manifestee; car le jour la fera connaitre, parce qu'elle se revelera dans le feu, et le feu eprouvera ce qu'est l'oeuvre de chacun. Si l'oeuvre batie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une recompense. Si l'oeuvre de quelqu'un est consumee, il perdra sa recompense; pour lui, il sera sauve, mais comme au travers du feu. Ne savez-vous pas que vous etes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un detruit le temple de Dieu, Dieu le detruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous etes. Que nul ne s'abuse lui-meme: si quelqu'un parmi vous pense etre sage selon ce siecle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il ecrit: Il prend les sages dans leur ruse. Et encore: Le Seigneur connait les pensees des sages, Il sait qu'elles sont vaines. Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes; car tout est `a vous, soit Paul, soit Apollos, soit Cephas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses presentes, soit les choses `a venir. Tout est `a vous; et vous etes `a Christ, et Christ est `a Dieu.
Chapitre 4. Ainsi, qu'on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mysteres de Dieu. Du reste, ce qu'on demande des dispensateurs, c'est que chacun soit trouve fidele. Pour moi, il m'importe fort peu d'etre juge par vous, ou par un tribunal humain. Je ne me juge pas non plus moi-meme, car je ne me sens coupable de rien; mais ce n'est pas pour cela que je suis justifie. Celui qui me juge, c'est le Seigneur. C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu'`a ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumiere ce qui est cache dans les tenebres, et qui manifestera les desseins des coeurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due. C'est `a cause de vous, freres, que j'ai fait de ces choses une application `a ma personne et `a celle d'Apollos, afin que vous appreniez en nos personnes `a ne pas aller au del`a de ce qui est ecrit, et que nul de vous ne conc,oive de l'orgueil en faveur de l'un contre l'autre. Car qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies rec,u? Et si tu l'as rec,u, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas rec,u? Dej`a vous etes rassasies, dej`a vous etes riches, sans nous vous avez commence `a regner. Et puissiez-vous regner en effet, afin que nous aussi nous regnions avec vous! Car Dieu, ce me semble, a fait de nous, apotres, les derniers des hommes, des condamnes `a mort en quelque sorte, puisque nous avons ete en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous `a cause de Christ; mais vous, vous etes sages en Christ; nous sommes faibles, mais vous etes forts. Vous etes honores, et nous sommes meprises! Jusqu'`a cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudite; nous sommes maltraites, errants c,`a et l`a; nous nous fatiguons `a travailler de nos propres mains; injuries, nous benissons; persecutes, nous supportons; calomnies, nous parlons avec bonte; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu'`a maintenant. Ce n'est pas pour vous faire honte que j'ecris ces choses; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimes. Car, quand vous auriez dix mille maitres en Christ, vous n'avez cependant pas plusieurs peres, puisque c'est moi qui vous ai engendres en Jesus Christ par l'Evangile. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs. Pour cela je vous ai envoye Timothee, qui est mon enfant bien-aime et fidele dans le Seigneur; il vous rappellera quelles sont mes voies en Christ, quelle est la maniere dont j'enseigne partout dans toutes les Eglises. Quelques-uns se sont enfles d'orgueil, comme si je ne devais pas aller chez vous. Mais j'irai bientot chez vous, si c'est la volonte du Seigneur, et je connaitrai, non les paroles, mais la puissance de ceux qui se sont enfles. Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance. Que voulez-vous? Que j'aille chez vous avec une verge, ou avec amour et dans un esprit de douceur?
Chapitre 5. On entend dire generalement qu'il y a parmi vous de l'impudicite, et une impudicite telle qu'elle ne se rencontre pas meme chez les paiens; c'est au point que l'un de vous a la femme de son pere. Et vous etes enfles d'orgueil! Et vous n'avez pas ete plutot dans l'affliction, afin que celui qui a commis cet acte fut ote du milieu de vous! Pour moi, absent de corps, mais present d'esprit, j'ai dej`a juge, comme si j'etais present, celui qui a commis un tel acte. Au nom du Seigneur Jesus, vous et mon esprit etant assembles avec la puissance de notre Seigneur Jesus, qu'un tel homme soit livre `a Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauve au jour du Seigneur Jesus. C'est bien `a tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pate? Faites disparaitre le vieux levain, afin que vous soyez une pate nouvelle, puisque vous etes sans levain, car Christ, notre Paque, a ete immole. Celebrons donc la fete, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de mechancete, mais avec les pains sans levain de la purete et de la verite. Je vous ai ecrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, - non pas d'une maniere absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolatres; autrement, il vous faudrait sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai ecrit, c'est de ne pas avoir des relations avec quelqu'un qui, se nommant frere, est impudique, ou cupide, ou idolatre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas meme manger avec un tel homme. Qu'ai-je, en effet, `a juger ceux du dehors? N'est-ce pas ceux du dedans que vous avez `a juger? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Otez le mechant du milieu de vous.
Chapitre 6. Quelqu'un de vous, lorsqu'il a un differend avec un autre, ose-t-il plaider devant les injustes, et non devant les saints? Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? Et si c'est par vous que le monde est juge, etes-vous indignes de rendre les moindres jugements? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges? Et nous ne jugerions pas, `a plus forte raison, les choses de cette vie? Quand donc vous avez des differends pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l'Eglise ne fait aucun cas que vous prenez pour juges! Je le dis `a votre honte. Ainsi il n'y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses freres. Mais un frere plaide contre un frere, et cela devant des infideles! C'est dej`a certes un defaut chez vous que d'avoir des proces les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutot quelque injustice? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutot depouiller? Mais c'est vous qui commettez l'injustice et qui depouillez, et c'est envers des freres que vous agissez de la sorte! Ne savez-vous pas que les injustes n'heriteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolatres, ni les adulteres, ni les effemines, ni les infames, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'heriteront le royaume de Dieu. Et c'est l`a ce que vous etiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez ete laves, mais vous avez ete sanctifies, mais vous avez ete justifies au nom du Seigneur Jesus Christ, et par l'Esprit de notre Dieu. Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile; tout m'est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments; et Dieu detruira l'un comme les autres. Mais le corps n'est pas pour l'impudicite. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscite le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d'une prostituee? Loin de l`a! Ne savez-vous pas que celui qui s'attache `a la prostituee est un seul corps avec elle? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. Fuyez l'impudicite. Quelque autre peche qu'un homme commette, ce peche est hors du corps; mais celui qui se livre `a l'impudicite peche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, que vous avez rec,u de Dieu, et que vous ne vous appartenez point `a vous-memes? Car vous avez ete rachetes `a un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent `a Dieu.
Chapitre 7. Pour ce qui concerne les choses dont vous m'avez ecrit, je pense qu'il est bon pour l'homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour eviter l'impudicite, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende `a sa femme ce qu'il lui doit, et que la femme agisse de meme envers son mari. La femme n'a pas autorite sur son propre corps, mais c'est le mari; et pareillement, le mari n'a pas autorite sur son propre corps, mais c'est la femme. Ne vous privez point l'un de l'autre, si ce n'est d'un commun accord pour un temps, afin de vaquer `a la priere; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je dis cela par condescendance, je n'en fais pas un ordre. Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l'un d'une maniere, l'autre d'une autre. A ceux qui ne sont pas maries et aux veuves, je dis qu'il leur est bon de rester comme moi. Mais s'ils manquent de continence, qu'ils se marient; car il vaut mieux se marier que de bruler. A ceux qui sont maries, j'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se separe point de son mari (si elle est separee, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se reconcilie avec son mari), et que le mari ne repudie point sa femme. Aux autres, ce n'est pas le Seigneur, c'est moi qui dis: Si un frere a une femme non-croyante, et qu'elle consente `a habiter avec lui, qu'il ne la repudie point; et si une femme a un mari non-croyant, et qu'il consente `a habiter avec elle, qu'elle ne repudie point son mari. Car le mari non-croyant est sanctifie par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiee par le frere; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints. Si le non-croyant se separe, qu'il se separe; le frere ou la soeur ne sont pas lies dans ces cas-l`a. Dieu nous a appeles `a vivre en paix. Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme? Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l'appel qu'il a rec,u de Dieu. C'est ainsi que je l'ordonne dans toutes les Eglises. Quelqu'un a-t-il ete appele etant circoncis, qu'il demeure circoncis; quelqu'un a-t-il ete appele etant incirconcis, qu'il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n'est rien, et l'incirconcision n'est rien, mais l'observation des commandements de Dieu est tout. Que chacun demeure dans l'etat ou il etait lorsqu'il a ete appele. As-tu ete appele etant esclave, ne t'en inquiete pas; mais si tu peux devenir libre, profites-en plutot. Car l'esclave qui a ete appele dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur; de meme, l'homme libre qui a ete appele est un esclave de Christ. Vous avez ete rachetes `a un grand prix; ne devenez pas esclaves des hommes. Que chacun, freres, demeure devant Dieu dans l'etat ou il etait lorsqu'il a ete appele. Pour ce qui est des vierges, je n'ai point d'ordre du Seigneur; mais je donne un avis, comme ayant rec,u du Seigneur misericorde pour etre fidele. Voici donc ce que j'estime bon, `a cause des temps difficiles qui s'approchent: il est bon `a un homme d'etre ainsi. Es-tu lie `a une femme, ne cherche pas `a rompre ce lien; n'es-tu pas lie `a une femme, ne cherche pas une femme. Si tu t'es marie, tu n'as point peche; et si la vierge s'est mariee, elle n'a point peche; mais ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les epargner. Voici ce que je dis, freres, c'est que le temps est court; que desormais ceux qui ont des femmes soient comme n'en ayant pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se rejouissent comme ne se rejouissant pas, ceux qui achetent comme ne possedant pas, et ceux qui usent du monde comme n'en usant pas, car la figure de ce monde passe. Or, je voudrais que vous fussiez sans inquietude. Celui qui n'est pas marie s'inquiete des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur; et celui qui est marie s'inquiete des choses du monde, des moyens de plaire `a sa femme. Il y a de meme une difference entre la femme et la vierge: celle qui n'est pas mariee s'inquiete des choses du Seigneur, afin d'etre sainte de corps et d'esprit; et celle qui est mariee s'inquiete des choses du monde, des moyens de plaire `a son mari. Je dis cela dans votre interet; ce n'est pas pour vous prendre au piege, c'est pour vous porter `a ce qui est bienseant et propre `a vous attacher au Seigneur sans distraction. Si quelqu'un regarde comme deshonorant pour sa fille de depasser l'age nubile, et comme necessaire de la marier, qu'il fasse ce qu'il veut, il ne peche point; qu'on se marie. Mais celui qui a pris une ferme resolution, sans contrainte et avec l'exercice de sa propre volonte, et qui a decide en son coeur de garder sa fille vierge, celui-l`a fait bien. Ainsi, celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux. Une femme est liee aussi longtemps que son mari est vivant; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier `a qui elle veut; seulement, que ce soit dans le Seigneur. Elle est plus heureuse, neanmoins, si elle demeure comme elle est, suivant mon avis. Et moi aussi, je crois avoir l'Esprit de Dieu.
Chapitre 8. Pour ce qui concerne les viandes sacrifiees aux idoles, nous savons que nous avons tous la connaissance. -La connaissance enfle, mais la charite edifie. Si quelqu'un croit savoir quelque chose, il n'a pas encore connu comme il faut connaitre. Mais si quelqu'un aime Dieu, celui-l`a est connu de lui. - Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiees aux idoles, nous savons qu'il n'y a point d'idole dans le monde, et qu'il n'y a qu'un seul Dieu. Car, s'il est des etres qui sont appeles dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe reellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, neanmoins pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Pere, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jesus Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. Mais cette connaissance n'est pas chez tous. Quelques-uns, d'apres la maniere dont ils envisagent encore l'idole, mangent de ces viandes comme etant sacrifiees aux idoles, et leur conscience, qui est faible, en est souillee. Ce n'est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu: si nous en mangeons, nous n'avons rien de plus; si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de moins. Prenez garde, toutefois, que votre liberte ne devienne une pierre d'achoppement pour les faibles. Car, si quelqu'un te voit, toi qui as de la connaissance, assis `a table dans un temple d'idoles, sa conscience, `a lui qui est faible, ne le portera-t-elle pas `a manger des viandes sacrifiees aux idoles? Et ainsi le faible perira par ta connaissance, le frere pour lequel Christ est mort! En pechant de la sorte contre les freres, et en blessant leur conscience faible, vous pechez contre Christ. C'est pourquoi, si un aliment scandalise mon frere, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frere.
Chapitre 9. Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apotre? N'ai-je pas vu Jesus notre Seigneur? N'etes-vous pas mon oeuvre dans le Seigneur? Si pour d'autres je ne suis pas apotre, je le suis au moins pour vous; car vous etes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. C'est l`a ma defense contre ceux qui m'accusent. N'avons-nous pas le droit de manger et de boire? N'avons-nous pas le droit de mener avec nous une soeur qui soit notre femme, comme font les autres apotres, et les freres du Seigneur, et Cephas? Ou bien, est-ce que moi seul et Barnabas nous n'avons pas le droit de ne point travailler? Qui jamais fait le service militaire `a ses propres frais? Qui est-ce qui plante une vigne, et n'en mange pas le fruit? Qui est-ce qui fait paitre un troupeau, et ne se nourrit pas du lait du troupeau? Ces choses que je dis, n'existent-elles que dans les usages des hommes? la loi ne les dit-elle pas aussi? Car il est ecrit dans la loi de Moise: Tu n'emmuselleras point le boeuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des boeufs, ou parle-t-il uniquement `a cause de nous? Oui, c'est `a cause de nous qu'il a ete ecrit que celui qui laboure doit labourer avec esperance, et celui qui foule le grain fouler avec l'esperance d'y avoir part. Si nous avons seme parmi vous les biens spirituels, est-ce une grosse affaire si nous moissonnons vos biens temporels. Si d'autres jouissent de ce droit sur vous, n'est-ce pas plutot `a nous d'en jouir? Mais nous n'avons point use de ce droit; au contraire, nous souffrons tout, afin de ne pas creer d'obstacle `a l'Evangile de Christ. Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrees sont nourris par le temple, que ceux qui servent `a l'autel ont part `a l'autel? De meme aussi, le Seigneur a ordonne `a ceux qui annoncent l'Evangile de vivre de l'Evangile. Pour moi, je n'ai use d'aucun de ces droits, et ce n'est pas afin de les reclamer en ma faveur que j'ecris ainsi; car j'aimerais mieux mourir que de me laisser enlever ce sujet de gloire. Si j'annonce l'Evangile, ce n'est pas pour moi un sujet de gloire, car la necessite m'en est imposee, et malheur `a moi si je n'annonce pas l'Evangile! Si je le fais de bon coeur, j'en ai la recompense; mais si je le fais malgre moi, c'est une charge qui m'est confiee. Quelle est donc ma recompense? C'est d'offrir gratuitement l'Evangile que j'annonce, sans user de mon droit de predicateur de l'Evangile. Car, bien que je sois libre `a l'egard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre. Avec les Juifs, j'ai ete comme Juif, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi (quoique je ne sois pas moi-meme sous la loi), afin de gagner ceux qui sont sous la loi; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi (quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, etant sous la loi de Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi. J'ai ete faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout `a tous, afin d'en sauver de toute maniere quelques-uns. Je fais tout `a cause de l'Evangile, afin d'y avoir part. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix? Courez de maniere `a le remporter. Tous ceux qui combattent s'imposent toute espece d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, non pas comme `a l'aventure; je frappe, non pas comme battant l'air. Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'etre moi-meme rejete, apres avoir preche aux autres.
Chapitre 10. Freres, je ne veux pas que vous ignoriez que nos peres ont tous ete sous la nuee, qu'ils ont tous passe au travers de la mer, qu'ils ont tous ete baptises en Moise dans la nuee et dans la mer, qu'ils ont tous mange le meme aliment spirituel, et qu'ils ont tous bu le meme breuvage spirituel, car ils buvaient `a un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher etait Christ. Mais la plupart d'entre eux ne furent point agreables `a Dieu, puisqu'ils perirent dans le desert. Or, ces choses sont arrivees pour nous servir d'exemples, afin que nous n'ayons pas de mauvais desirs, comme ils en ont eu. Ne devenez point idolatres, comme quelques-uns d'eux, selon qu'il est ecrit: Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se leverent pour se divertir. Ne nous livrons point `a l'impudicite, comme quelques-uns d'eux s'y livrerent, de sorte qu'il en tomba vingt-trois mille en un seul jour. Ne tentons point le Seigneur, comme le tenterent quelques-uns d'eux, qui perirent par les serpents. Ne murmurez point, comme murmurerent quelques-uns d'eux, qui perirent par l'exterminateur. Ces choses leur sont arrivees pour servir d'exemples, et elles ont ete ecrites pour notre instruction, `a nous qui sommes parvenus `a la fin des siecles. Ainsi donc, que celui qui croit etre debout prenne garde de tomber! Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait ete humaine, et Dieu, qui est fidele, ne permettra pas que vous soyez tentes au del`a de vos forces; mais avec la tentation il preparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter. C'est pourquoi, mes bien-aimes, fuyez l'idolatrie. Je parle comme `a des hommes intelligents; jugez vous-memes de ce que je dis. La coupe de benediction que nous benissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ? Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps; car nous participons tous `a un meme pain. Voyez les Israelites selon la chair: ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l'autel? Que dis-je donc? Que la viande sacrifiee aux idoles est quelque chose, ou qu'une idole est quelque chose? Nullement. Je dis que ce qu'on sacrifie, on le sacrifie `a des demons, et non `a Dieu; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les demons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des demons; vous ne pouvez participer `a la table du Seigneur, et `a la table des demons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur? Sommes-nous plus forts que lui? Tout est permis, mais tout n'est pas utile; tout est permis, mais tout n'edifie pas. Que personne ne cherche son propre interet, mais que chacun cherche celui d'autrui. Mangez de tout ce qui se vend au marche, sans vous enquerir de rien par motif de conscience; car la terre est au Seigneur, et tout ce qu'elle renferme. Si un non-croyant vous invite et que vous vouliez aller, mangez de tout ce qu'on vous presentera, sans vous enquerir de rien par motif de conscience. Mais si quelqu'un vous dit: Ceci a ete offert en sacrifice! n'en mangez pas, `a cause de celui qui a donne l'avertissement, et `a cause de la conscience. Je parle ici, non de votre conscience, mais de celle de l'autre. Pourquoi, en effet, ma liberte serait-elle jugee par une conscience etrangere? Si je mange avec actions de graces, pourquoi serais-je blame au sujet d'une chose dont je rends graces? Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni `a l'Eglise de Dieu, de la meme maniere que moi aussi je m'efforce en toutes choses de complaire `a tous, cherchant, non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauves.
Chapitre 11. Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-meme de Christ. Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi `a tous egards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai donnees. Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l'homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. Tout homme qui prie ou qui prophetise, la tete couverte, deshonore son chef. Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophetise, la tete non voilee, deshonore son chef: c'est comme si elle etait rasee. Car si une femme n'est pas voilee, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupes ou d'etre rasee, qu'elle se voile. L'homme ne doit pas se couvrir la tete, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme. En effet, l'homme n'a pas ete tire de la femme, mais la femme a ete tiree de l'homme; et l'homme n'a pas ete cree `a cause de la femme, mais la femme a ete creee `a cause de l'homme. C'est pourquoi la femme, `a cause des anges, doit avoir sur la tete une marque de l'autorite dont elle depend. Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme. Car, de meme que la femme a ete tiree de l'homme, de meme l'homme existe par la femme, et tout vient de Dieu. Jugez-en vous-memes: est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans etre voilee? La nature elle-meme ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux, mais que c'est une gloire pour la femme d'en porter, parce que la chevelure lui a ete donnee comme voile? Si quelqu'un se plait `a contester, nous n'avons pas cette habitude, non plus que les Eglises de Dieu. En donnant cet avertissement, ce que je ne loue point, c'est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires. Et d'abord, j'apprends que, lorsque vous vous reunissez en assemblee, il y a parmi vous des divisions, -et je le crois en partie, car il faut qu'il y ait aussi des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuves soient reconnus comme tels au milieu de vous. - Lors donc que vous vous reunissez, ce n'est pas pour manger le repas du Seigneur; car, quand on se met `a table, chacun commence par prendre son propre repas, et l'un a faim, tandis que l'autre est ivre. N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire? Ou meprisez-vous l'Eglise de Dieu, et faites-vous honte `a ceux qui n'ont rien? Que vous dirai-je? Vous louerai-je? En cela je ne vous loue point. Car j'ai rec,u du Seigneur ce que je vous ai enseigne; c'est que le Seigneur Jesus, dans la nuit ou il fut livre, prit du pain, et, apres avoir rendu graces, le rompit, et dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en memoire de moi. De meme, apres avoir soupe, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en memoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'`a ce qu'il vienne. C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'eprouve soi-meme, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-meme. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont morts. Si nous nous jugions nous-memes, nous ne serions pas juges. Mais quand nous sommes juges, nous sommes chaties par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnes avec le monde. Ainsi, mes freres, lorsque vous vous reunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous reunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. Je reglerai les autres choses quand je serai arrive.
Chapitre 12. Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, freres, que vous soyez dans l'ignorance. Vous savez que, lorsque vous etiez paiens, vous vous laissiez entrainer vers les idoles muettes, selon que vous etiez conduits. C'est pourquoi je vous declare que nul, s'il parle par l'Esprit de Dieu, ne dit: Jesus est anatheme! et que nul ne peut dire: Jesus est le Seigneur! si ce n'est par le Saint Esprit. Il y a diversite de dons, mais le meme Esprit; diversite de ministeres, mais le meme Seigneur; diversite d'operations, mais le meme Dieu qui opere tout en tous. Or, `a chacun la manifestation de l'Esprit est donnee pour l'utilite commune. En effet, `a l'un est donnee par l'Esprit une parole de sagesse; `a un autre, une parole de connaissance, selon le meme Esprit; `a un autre, la foi, par le meme Esprit; `a un autre, le don des guerisons, par le meme Esprit; `a un autre, le don d'operer des miracles; `a un autre, la prophetie; `a un autre, le discernement des esprits; `a un autre, la diversite des langues; `a un autre, l'interpretation des langues. Un seul et meme Esprit opere toutes ces choses, les distribuant `a chacun en particulier comme il veut. Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgre leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, ete baptises dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous ete abreuves d'un seul Esprit. Ainsi le corps n'est pas un seul membre, mais il est forme de plusieurs membres. Si le pied disait: Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps-ne serait-il pas du corps pour cela? Et si l'oreille disait: Parce que je ne suis pas un oeil, je ne suis pas du corps, -ne serait-elle pas du corps pour cela? Si tout le corps etait oeil, ou serait l'ouie? S'il etait tout ouie, ou serait l'odorat? Maintenant Dieu a place chacun des membres dans le corps comme il a voulu. Si tous etaient un seul membre, ou serait le corps? Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps. L'oeil ne peut pas dire `a la main: Je n'ai pas besoin de toi; ni la tete dire aux pieds: Je n'ai pas besoin de vous. Mais bien plutot, les membres du corps qui paraissent etre les plus faibles sont necessaires; et ceux que nous estimons etre les moins honorables du corps, nous les entourons d'un plus grand honneur. Ainsi nos membres les moins honnetes rec,oivent le plus d'honneur, tandis que ceux qui sont honnetes n'en ont pas besoin. Dieu a dispose le corps de maniere `a donner plus d'honneur `a ce qui en manquait, afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient egalement soin les uns des autres. Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honore, tous les membres se rejouissent avec lui. Vous etes le corps de Christ, et vous etes ses membres, chacun pour sa part. Et Dieu a etabli dans l'Eglise premierement des apotres, secondement des prophetes, troisiemement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guerir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. Tous sont-ils apotres? Tous sont-ils prophetes? Tous sont-ils docteurs? Tous ont-ils le don des miracles? Tous ont-ils le don des guerisons? Tous parlent-ils en langues? Tous interpretent-ils? Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une voie par excellence.
Chapitre 13. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charite, je suis un airain qui resonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophetie, la science de tous les mysteres et toute la connaissance, quand j'aurais meme toute la foi jusqu'`a transporter des montagnes, si je n'ai pas la charite, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais meme mon corps pour etre brule, si je n'ai pas la charite, cela ne me sert de rien. La charite est patiente, elle est pleine de bonte; la charite n'est point envieuse; la charite ne se vante point, elle ne s'enfle point d'orgueil, elle ne fait rien de malhonnete, elle ne cherche point son interet, elle ne s'irrite point, elle ne soupc,onne point le mal, elle ne se rejouit point de l'injustice, mais elle se rejouit de la verite; elle excuse tout, elle croit tout, elle espere tout, elle supporte tout. La charite ne perit jamais. Les propheties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaitra. Car nous connaissons en partie, et nous prophetisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaitra. Lorsque j'etais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaitre ce qui etait de l'enfant. Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une maniere obscure, mais alors nous verrons face `a face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaitrai comme j'ai ete connu. Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l'esperance, la charite; mais la plus grande de ces choses, c'est la charite.
Chapitre 14. Recherchez la charite. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout `a celui de prophetie. En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais `a Dieu, car personne ne le comprend, et c'est en esprit qu'il dit des mysteres. Celui qui prophetise, au contraire, parle aux hommes, les edifie, les exhorte, les console. Celui qui parle en langue s'edifie lui-meme; celui qui prophetise edifie l'Eglise. Je desire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophetisiez. Celui qui prophetise est plus grand que celui qui parle en langues, `a moins que ce dernier n'interprete, pour que l'Eglise en rec,oive de l'edification. Et maintenant, freres, de quelle utilite vous serais-je, si je venais `a vous parlant en langues, et si je ne vous parlais pas par revelation, ou par connaissance, ou par prophetie, ou par doctrine? Si les objets inanimes qui rendent un son, comme une flute ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaitra-t-on ce qui est joue sur la flute ou sur la harpe? Et si la trompette rend un son confus, qui se preparera au combat? De meme vous, si par la langue vous ne donnez pas une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites? Car vous parlerez en l'air. Quelque nombreuses que puissent etre dans le monde les diverses langues, il n'en est aucune qui ne soit une langue intelligible; si donc je ne connais pas le sens de la langue, je serai un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera un barbare pour moi. De meme vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l'edification de l'Eglise que vous cherchiez `a en posseder abondamment. C'est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour avoir le don d'interpreter. Car si je prie en langue, mon esprit est en priere, mais mon intelligence demeure sterile. Que faire donc? Je prierai par l'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence; je chanterai par l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence. Autrement, si tu rends graces par l'esprit, comment celui qui est dans les rangs de l'homme du peuple repondra-t-il Amen! `a ton action de graces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis? Tu rends, il est vrai, d'excellentes actions de graces, mais l'autre n'est pas edifie. Je rends graces `a Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous; mais, dans l'Eglise, j'aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d'instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue. Freres, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement; mais pour la malice, soyez enfants, et, `a l'egard du jugement, soyez des hommes faits. Il est ecrit dans la loi: C'est par des hommes d'une autre langue Et par des levres d'etrangers Que je parlerai `a ce peuple, Et ils ne m'ecouteront pas meme ainsi, dit le Seigneur. Par consequent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants; la prophetie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants. Si donc, dans une assemblee de l'Eglise entiere, tous parlent en langues, et qu'il survienne des hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous etes fous? Mais si tous prophetisent, et qu'il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est juge par tous, les secrets de son coeur sont devoiles, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est reellement au milieu de vous. Que faire donc, freres? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une revelation, une langue, une interpretation, que tout se fasse pour l'edification. En est-il qui parlent en langue, que deux ou trois au plus parlent, chacun `a son tour, et que quelqu'un interprete; s'il n'y a point d'interprete, qu'on se taise dans l'Eglise, et qu'on parle `a soi-meme et `a Dieu. Pour ce qui est des prophetes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent; et si un autre qui est assis a une revelation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophetiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortes. Les esprits des prophetes sont soumis aux prophetes; car Dieu n'est pas un Dieu de desordre, mais de paix. Comme dans toutes les Eglises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblees, car il ne leur est pas permis d'y parler; mais qu'elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. Si elles veulent s'instruire sur quelque chose, qu'elles interrogent leurs maris `a la maison; car il est malseant `a une femme de parler dans l'Eglise. Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie? ou est-ce `a vous seuls qu'elle est parvenue? Si quelqu'un croit etre prophete ou inspire, qu'il reconnaisse que ce que je vous ecris est un commandement du Seigneur. Et si quelqu'un l'ignore, qu'il l'ignore. Ainsi donc, freres, aspirez au don de prophetie, et n'empechez pas de parler en langues. Mais que tout se fasse avec bienseance et avec ordre.
Chapitre 15. Je vous rappelle, freres, l'Evangile que je vous ai annonce, que vous avez rec,u, dans lequel vous avez persevere, et par lequel vous etes sauves, si vous le retenez tel que je vous l'ai annonce; autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai enseigne avant tout, comme je l'avais aussi rec,u, que Christ est mort pour nos peches, selon les Ecritures; qu'il a ete enseveli, et qu'il est ressuscite le troisieme jour, selon les Ecritures; et qu'il est apparu `a Cephas, puis aux douze. Ensuite, il est apparu `a plus de cinq cents freres `a la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu `a Jacques, puis `a tous les apotres. Apres eux tous, il m'est aussi apparu `a moi, comme `a l'avorton; car je suis le moindre des apotres, je ne suis pas digne d'etre appele apotre, parce que j'ai persecute l'Eglise de Dieu. Par la grace de Dieu je suis ce que je suis, et sa grace envers moi n'a pas ete vaine; loin de l`a, j'ai travaille plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grace de Dieu qui est avec moi. Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voil`a ce que nous prechons, et c'est ce que vous avez cru. Or, si l'on preche que Christ est ressuscite des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a point de resurrection des morts? S'il n'y a point de resurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscite. Et si Christ n'est pas ressuscite, notre predication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine. Il se trouve meme que nous sommes de faux temoins `a l'egard de Dieu, puisque nous avons temoigne contre Dieu qu'il a ressuscite Christ, tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscite, si les morts ne ressuscitent point. Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est pas ressuscite. Et si Christ n'est pas ressuscite, votre foi est vaine, vous etes encore dans vos peches, et par consequent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c'est dans cette vie seulement que nous esperons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. Mais maintenant, Christ est ressuscite des morts, il est les premices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la resurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de meme aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme premices, puis ceux qui appartiennent `a Christ, lors de son avenement. Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume `a celui qui est Dieu et Pere, apres avoir detruit toute domination, toute autorite et toute puissance. Car il faut qu'il regne jusqu'`a ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera detruit, c'est la mort. Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dit que tout lui a ete soumis, il est evident que celui qui lui a soumis toutes choses est excepte. Et lorsque toutes choses lui auront ete soumises, alors le Fils lui-meme sera soumis `a celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux? Et nous, pourquoi sommes-nous `a toute heure en peril? Chaque jour je suis expose `a la mort, je l'atteste, freres, par la gloire dont vous etes pour moi le sujet, en Jesus Christ notre Seigneur. Si c'est dans des vues humaines que j'ai combattu contre les betes `a Ephese, quel avantage m'en revient-il? Si les morts ne ressuscitent pas, Mangeons et buvons, car demain nous mourrons. Ne vous y trompez pas: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs. Revenez `a vous-memes, comme il est convenable, et ne pechez point; car quelques-uns ne connaissent pas Dieu, je le dis `a votre honte. Mais quelqu'un dira: Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils? Insense! ce que tu semes ne reprend point vie, s'il ne meurt. Et ce que tu semes, ce n'est pas le corps qui naitra; c'est un simple grain, de ble peut-etre, ou de quelque autre semence; puis Dieu lui donne un corps comme il lui plait, et `a chaque semence il donne un corps qui lui est propre. Toute chair n'est pas la meme chair; mais autre est la chair des hommes, autre celle des quadrupedes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a aussi des corps celestes et des corps terrestres; mais autre est l'eclat des corps celestes, autre celui des corps terrestres. Autre est l'eclat du soleil, autre l'eclat de la lune, et autre l'eclat des etoiles; meme une etoile differe en eclat d'une autre etoile. Ainsi en est-il de la resurrection des morts. Le corps est seme corruptible; il ressuscite incorruptible; il est seme meprisable, il ressuscite glorieux; il est seme infirme, il ressuscite plein de force; il est seme corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. C'est pourquoi il est ecrit: Le premier homme, Adam, devint une ame vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est animal; ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme, tire de la terre, est terrestre; le second homme est du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres; et tel est le celeste, tels sont aussi les celestes. Et de meme que nous avons porte l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du celeste. Ce que je dis, freres, c'est que la chair et le sang ne peuvent heriter le royaume de Dieu, et que la corruption n'herite pas l'incorruptibilite. Voici, je vous dis un mystere: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changes, en un instant, en un clin d'oeil, `a la derniere trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changes. Car il faut que ce corps corruptible revete l'incorruptibilite, et que ce corps mortel revete l'immortalite. Lorsque ce corps corruptible aura revetu l'incorruptibilite, et que ce corps mortel aura revetu l'immortalite, alors s'accomplira la parole qui est ecrite: La mort a ete engloutie dans la victoire. O mort, ou est ta victoire? O mort, ou est ton aiguillon? L'aiguillon de la mort, c'est le peche; et la puissance du peche, c'est la loi. Mais graces soient rendues `a Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jesus Christ! Ainsi, mes freres bien-aimes, soyez fermes, inebranlables, travaillant de mieux en mieux `a l'oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur.
Chapitre 16. Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l'ai ordonne aux Eglises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette `a part chez lui ce qu'il pourra, selon sa prosperite, afin qu'on n'attende pas mon arrivee pour recueillir les dons. Et quand je serai venu, j'enverrai avec des lettres, pour porter vos liberalites `a Jerusalem, les personnes que vous aurez approuvees. Si la chose merite que j'y aille moi-meme, elles feront le voyage avec moi. J'irai chez vous quand j'aurai traverse la Macedoine, car je traverserai la Macedoine. Peut-etre sejournerai-je aupres de vous, ou meme y passerai-je l'hiver, afin que vous m'accompagniez l`a ou je me rendrai. Je ne veux pas cette fois vous voir en passant, mais j'espere demeurer quelque temps aupres de vous, si le Seigneur le permet. Je resterai neanmoins `a Ephese jusqu'`a la Pentecote; car une porte grande et d'un acces efficace m'est ouverte, et les adversaires sont nombreux. Si Timothee arrive, faites en sorte qu'il soit sans crainte parmi vous, car il travaille comme moi `a l'oeuvre du Seigneur. Que personne donc ne le meprise. Accompagnez-le en paix, afin qu'il vienne vers moi, car je l'attends avec les freres. Pour ce qui est du frere Apollos, je l'ai beaucoup exhorte `a se rendre chez vous avec les freres, mais ce n'etait decidement pas sa volonte de le faire maintenant; il partira quand il en aura l'occasion. Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous. Que tout ce que vous faites se fasse avec charite! Encore une recommandation que je vous adresse, freres. Vous savez que la famille de Stephanas est les premices de l'Achaie, et qu'elle s'est devouee au service des saints. Ayez vous aussi de la deference pour de tels hommes, et pour tous ceux qui travaillent `a la meme oeuvre. Je me rejouis de la presence de Stephanas, de Fortunatus et d'Achaicus; ils ont supplee `a votre absence, car ils ont tranquillise mon esprit et le votre. Sachez donc apprecier de tels hommes. Les Eglises d'Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l'Eglise qui est dans leur maison, vous saluent beaucoup dans le Seigneur. Tous les freres vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit anatheme! Maranatha. Que la grace du Seigneur Jesus soit avec vous! Mon amour est avec vous tous en Jesus Christ.